Présentation de la structure / Mon rôle au sein de la structure
L’Union Sportive Crépynoise de Football
(USC football) est un club de football amateur situé en Picardie dans le
département de l’Oise.
L’U.S.C football dont les couleurs sont
jaunes et bleus évolue, pour l’équipe
première, en divisions Régionales dans lesquelles il se maintien difficilement
avec des entraineurs et joueurs qui n’évoluent que très peu chaque saison. De
ce fait, une certaine routine s’installe et influe directement sur
l’optimisation des séances d’entrainements et donc sur la dynamique de travail,
minimum mais nécessaire pour atteindre les objectifs du club que sont la montée
et le maintien en Division d’honneur.
En ce qui concerne l’école de foot, la préformation et la formation, les axes d’évolutions sont tout autres avec la mise en place d’une politique de jeunes depuis quelques années afin de structurer au maximum la pratique du jeune footballeur et d’avoir un suivi tout au long de sa formation. L’idée finale étant de retrouver des jeunes formés au sein du club dans les équipes séniors mais surtout de mettre en place un projet de jeu commun.
Pour ce qui est de notre rôle au sein du
club, nous sommes partis du constat que la pratique n’est pas toujours
efficiente et sécuritaire, et ce, quelque soit la catégorie. En effet, si l’on
se concentre sur les programmations, la mise en place des séances, le choix des
exercices, on constate que beaucoup de contre sens sont réalisés par les
éducateurs au niveau de tout ce qui touche de près ou de loin à la préparation
athlétique du footballeur. Ainsi, si l’on énumère de manière non exhaustive les
dominantes de la préparation physique (échauffement, charge d’entrainement, travail
spécifique d’une qualité physique, ré-athlétisation, étirements, récupération…)
on se rend compte qu’un travail de formation est nécessaire pour optimiser
l’entrainement des sportifs de tout niveau, tout en garantissant une certaine
sécurité de leur intégrité physique.
Etant responsable technique du club,
il nous à semblé déterminant, suite à la mise en place d’un projet de jeu
commun et dans la recherche de perfectionnement de la qualité des séances, de développer en parallèle à cette partie à dominante technique, un
projet « athlétique ».
L’idée étant de
cibler les besoins athlétiques du footballeur en fonction de sa catégorie, son
niveau moteur et technique, tout en optimisant sa progression en prenant garde
à son intégrité physique.
Cela est d’autant plus vrai et
« urgent » dans les catégories d’adultes où, bien souvent le résultat
prime sur beaucoup de domaine comme la récupération, la reprise d’entrainement
anticipée. Mais où l’on peut également ressentir un manque d’investissement et
de motivation pour des partie de séance et notamment les parties athlétiques.
C’est pourquoi notre intérêt s’est orienté
prioritairement, pour ce stage en préparation physique, sur la catégorie des
seniors afin de cibler au mieux les problématiques que rencontre un préparateur
physique en terme de résultat, de blessures, de progression …
Présentation des sujets
Voir le lien ci-dessous :
L’effectif présenté dans le
tableau ci-joint représente un échantillon de 14 joueurs ayant évolué avec les
différentes équipes séniors et qui ont pu participer à l’ensemble des tests
réalisés cette saison.
De plus, le choix s’est fait
par rapport à la problématique choisie puisque l’idée globale est de rechercher
la progression de la puissance aérobie à travers un travail intégré. Et donc il
est intéressant de distinguer le niveau
de jeu (passé de joueur), les postes
(intensité différente) mais également l’âge
des sujets.
Au total, un peu
plus d’une quarantaine de joueurs ont participé aux séances et aux rencontres des
trois équipes mais tous n’ont pas pu
prendre part aux batteries de test. De plus, il nous semble plus judicieux de s’intéresser
à un groupe de joueurs restreint afin de faciliter la lecture de ce présent
rapport.
Les données retenus
dans ce tableau, concernant la taille et le poids des joueurs sont les données
relevées lors de la semaine de reprise du championnat.
Le ratio de maturité, comme
son nom l’indique, nous renseigne sur la maturité du joueur. Cette donnée
semble intéressante dans notre contexte puisqu’il y a un certain nombre de jeunes
joueurs U.18 / U.19 évoluant dans le groupe sénior et qui, comme nous pouvons
le constater n’ont pas atteint un “degré“ de maturation « suffisant ».
En effet, après calcul, nous avons observé que
le ratio moyen d’un joueur professionnel évoluant en France était de 0,42 dont nous nous servons désormais de référence. L’idée étant simplement d’avoir un repère à
donner aux joueurs afin d’orienter et de justifier tel ou tel type de programmation
par rapport au travail de Force, ou conseil concernant l’hygiène de vie …
L’objectif est d’estimer la VO2 max, déterminer une VMA et la V 30-15 IFT.
Répétition de 6 sprints de 25m avec un départ toutes les 25 secondes.
- Test sur 10m, départ arrêté, pour évaluer la vitesse courte.
Tests effectués
Afin de profiler
les joueurs, nous avons mis en place une batterie de test visant à évaluer les qualités
athlétiques dont doit faire preuve un footballeur.
Les tests ont été sélectionnés,
au-delà de leur pertinence, par rapport aux possibilités matérielles dont nous
disposons continuellement (piste d’athlétisme, odomètre …) et ponctuellement.
En effet, les cellules photoélectriques ainsi que la salle de musculation ont
été gracieusement prêté par les clubs de la commune.
Malheureusement,
les seconds tests de répétitions de sprint,
ainsi que de vitesse, 10 et 40 mètres n’ont pus être réalisés avec des cellules
photoélectriques. La prise de temps avec un simple chronomètre manuel sur ce
type d’exercice n’est pas suffisamment fiable pour offrir des résultats comparatifs
avec les premiers tests (voir ci-dessous).
Voici ci-dessous
les tests qui ont été mis en place cette saison :
L’objectif de ce
test est d’obtenir une VMA et ainsi d’estimer la VO2 max.
L’épreuve se
déroule sur une piste d’une longueur égale à un multiple de 20m. L’épreuve
consiste en une course dans laquelle la vitesse augmente de 0,5km/h toutes les
minutes. Cette vitesse est réglée au moyen de « bips » sonores qui
régulent l’allure sur les plots. L’épreuve se termine quand le sportif ne peut
plus suivre le rythme imposé, c’est-à-dire s’il est plus de deux fois
consécutives en retard de plus de deux mètres au passage des plots. Le dernier
palier et la durée soutenue dans ce palier vont permettre notamment d’évaluer
la VMA du sportif.
Voir le lien ci-dessous:
Le 30-15
Intermittent Fitness Test, 30-15 IFT (Buchheit, 2005)
L’objectif est d’estimer la VO2 max, déterminer une VMA et la V 30-15 IFT.
Le 30-15 IFT est
le premier test de terrain intermittent en course navette permettant d’estimer
la consommation maximale d’oxygène et de déterminer une vitesse maximale
aérobie, des capacités de récupération et des qualités d’explosivité musculaire
des membres inférieurs. Le test est constitué de périodes de course d’une durée
de trente secondes, entrecoupées de périodes de récupération légèrement actives
de quinze secondes.
La vitesse
maintenue lors du dernier palier complété intégralement est retenue comme
Vitesse Maximale Aérobie Intermittente (VMA 30-15 IFT).
Ce test reflète
l’activité intermittente du footballeur durant un match. Il est pertinent,
validé et reproductible. Outre la VMA 30-15 IFT et l’estimation de la VO2 max,
ce test détermine une V 30-15 IFT qui servira de référence pour le travail
intermittent à la place de la VMA, permettant d’avoir moins de différences de
charge entre deux joueurs avec des capacités anaérobies et aérobies
différentes.
Les données concernant ces deux tests (Vameval / 30-15 IFT) étant
l’objet principal de ce rapport seront communiquées dans la partie « Problématiques
et données »
Rappel théorique sur l’aérobie :
« C’est le footballeur endurant »
C’est ce qui permet de durer au niveau énergétique
et musculaire avec efficacité tout au long d’un match. Avoir une bonne capacité
aérobie permet d’optimaliser la récupération de la puissance musculaire au
cours de répétitions d’actions brèves et intenses. Avoir une bonne capacité
aérobie permet aussi de soutenir un match de 90 minutes ; surtout pour les
milieux de terrain et les défenseurs latéraux. C’est aussi la possibilité de
répéter de la première à la dernière minute d’un match un sprint, une tête, un
tir, une course d’intervention, ou de replacement de forte à très forte
intensité avec la même efficacité (puissance aérobie).
Moyens d’entraînement : On adoptera le travail : intégrée (dans le
jeu), associée (en présence de l’outil ballon) pour répondre à notre
problématique de stage.
Répétition de sprint (avec cellules
photoélectriques)
Répétition de 6 sprints de 25m avec un départ toutes les 25 secondes.
Le meilleur sprint
nous renseigne sur la puissance alactique, les trois premiers sur la capacité
alactique et les 3 derniers sur la capacité lactique.
L’indice de
fatigue peut être calculé à partir du calcul suivant :
IF= (Sprint max/Sprint moyen) x 100
Tests de vitesse (avec cellules
photoélectriques)
- Test sur 10m, départ arrêté, pour évaluer la vitesse courte.
- Test sur 40m,
départ arrêté, pour évaluer la vitesse longue.
Rappel théorique sur la vitesse :
« C’est le footballeur sprinter »
La vitesse du footballeur est une capacité très
diverse. Elle implique non seulement la
capacité d’action et de réaction rapide, la rapidité de départ et de course,
celle du maniement de la balle, du sprint et de l’arrêt, mais aussi la rapidité
d’analyse et d’exploitation de la situation du moment.
Voir le lien
ci-dessous :
Moyens d’entraînement : Vitesse maximale, sur-vitesse, vitesse de réaction,
vitesse courte, vivacité, vitesse coordination, vitesse force, vitesse puissance
en côte, vitesse endurance, vitesse en état de fatigue, capacité à décélérer.
Par méthode
indirecte : Cette méthode consiste à éviter de sous-estimer la performance
en 1 RM en faisant soulever au sportif une charge donnée le plus de fois
possible. La masse soulevée et le nombre de répétitions effectuées permettent
d’obtenir « la charge maximale théorique » selon la formule de
Lombardi. Ainsi, on va pouvoir évaluer le sportif sur différents appareils de
musculation comme le développé couché, le développé nuque, le tirage nuque, le
tirage clavicule et la poulie basse pour les membres supérieurs, mais aussi la
presse, le leg extension et le leg curl pour les membres inférieurs.
Rappel théorique sur la force :
« C’est le footballeur fort »
La force musculaire peut être définie comme la tension que peut exercer
un muscle ou un groupe musculaire contre une charge.
Moyens d’entraînement : Méthode des charges maximales, Méthode des charges
non maximales répétées jusqu’à la fatigue, Méthode des charges non maximales à
vitesse maximale, pliométrie horizontale et verticale.
L’endurance force
en football :
« C’est le footballeur fort à répétition sur la durée du
match »
C’est la capacité à multiplier les impulsions, les détentes, les
tacles, les jeux de tête déterminants avec une efficacité, une performance
équivalente pendant la durée du match.
Moyens d’entraînement: Circuit training musculaire avec différents
ateliers.
Nous utiliserons aussi les données de Jean – Pierre Egger afin de
planifier et construire nos séances de force : Les figures suivantes ont été
utilisées pour la planification du travail de force (A) et pour la construction
des séances de force (B) (thème, intensité et volume).
Une saison d’entrainement
Données
théoriques
Bases
scientifiques de la périodisation
Les
justifications de la périodisation sont basées sur les effets que peuvent avoir
une augmentation du stress (ex : une séance d’entraînement) ou une période de
régénération sur la forme d’un athlète (Selye, 1956).
Quand
l’homéostasie est perturbée par la surcharge d’entraînement (Matveiev, 1982),
un nombre d’évènements cataboliques ont lieu entraînant une destruction des
protéines structurales et une déplétion des stocks d’énergie (Viru et Viru,
2000). En conséquence de ce catabolisme, la performance décroit temporairement
et le corps oeuvre à ré-établir les stocks énergétiques et augmenter la
resynthèse des protéines dans un processus appelé régénération.
Il
est suggéré qu’il y a une surcompensation de la performance une fois que
l’athlète s’adapte au stress imposé par une séance d’entraînement (Bompa,
1996). La périodisation est basée sur ce principe, et il est communément admis
que les effets cumulatifs des surcharges d’entraînement résulteront en un
stimulus plus puissant entraînant des adaptations, pourvu que qu’une
récupération appropriée soit programmée (Martveyev, 1982 ; Bompa, 1996).
Il
existe trois importantes assomptions qui émanent des fondements scientifiques
de la périodisation (Rowbottom, 2000) :
- Une augmentation des
Charges d’entrainements entraînera une adaptation de performance (Foster et al,
1996 ; Rowbottom et al, 1997)
- Il existe un point de saturation au-delà duquel
des augmentations supplémentaires des Charges ne seront plus tolérées et les
adaptations de performance n’auront plus lieu (Coutts et al, 2007b ; Coutts et
al, 2007c)
- Une période de récupération de faibles charges
devrait entraîner une augmentation transitoire de la performance (Mujika et al,
2004 ; Bishop et Edge, 2005 ; Coutts et al, 2007c ; Coutts et al, 2007d).
Sur
la base de ces assomptions, il est désormais universellement admis que les
programmes d’entraînement soient systématiquement périodisés avec des cycles
d’entraînement de surcharge et de récupération.
Les
différents cycles d’entrainements
Une
terminologie spécifique a été développée pour décrire chaque cycle
d’entraînement pour aider les entraîneurs à mettre en place des plans
d’entraînement périodisés. La programmation concerne toutes les durées de la
plus grande mesure du temps à la plus petite.
Le
cycle annuel (appelé macro cycle)
Le
but de la programmation annuelle d’entrainement est de maitriser l’apparition
et le maintien de la forme sportive. Son déroulement sera en grande partie
déterminer par le calendrier des compétitions et elle incluse les périodes de
préparation, de compétition et de transition.
Le
mésocycle
En
football, un mésocycle de travail est compris entre 4 et 12 semaines selon les
périodes :
- Préparation
Physique Générale : Développement des qualités physiques générales, aérobie,
volume important, travail sur les points faibles.
- Préparation
Physique Spécifique : Développement technico tactique augmentation
progressive de l’intensité tout en maintenant un volume important.
- Période
de pré- compétition : De
plus en plus spécifique avec un allègement des charges pour aller vers un
affûtage (vitesse, vivacité…)
- Période
Compétitive :
Atteinte
et maintien de la « forme », ajustements technico-tactiques, préparation
psychologique
- Période
de Récupération / Transition : régénération, décompression, entretien des
qualités (par d’autres activités sportives)
Le
microcycle
Il
représente l’organisation dans le temps de plusieurs séances d’entrainements
(la semaine).
Les
microcycles sont les éléments constituant un ensemble homogène de séances d'entraînement.
Ils permettent de faire varier le niveau des sollicitations " fatigue /
récupération " et en fonction de celles-ci, on distingue :
- Les blocs d'introduction, situés le plus souvent en début de phases,
- Les blocs de développement ou de chocs, dont la fonction est de
développer efficacement les capacités de l'individu en appliquant des
sollicitations importantes et répétées,
- Les blocs d'affûtage, permettant aux capacités de se restaurer et d'être
ainsi " plein de jus " pour l'échéance,
- Les blocs de maintien, incluant les compétitions et qui privilégient
travail spécifique et récupération,
- Les blocs de récupération, généralement placés en fin de phases,
indispensables à l'assimilation du travail précédent et à la régénération des capacités
par diminution de l'état de fatigue.
La
Durée : 2
à 10 jours mais généralement d'une semaine. Les blocs sont constitués des séances
de travail.
La
séance
Elle
doit traduire la cohérence générale de la programmation du système d’entraînement
mis en place dans des conditions définies et maîtrisées et au coeur d’un
système compétitif particulier.
Les
séances peuvent être à objectif unique ou multiple dans
l'entraînement des facteurs de performance. Cette unicité dans l'objectif des
séances est souvent liée au nombre de séances hebdomadaires.
Un entraînement s'adressant à un joueur de haut niveau avec un nombre élevé de séances par microcycle sera à objectif unique car son efficacité de développement est supérieure.
Pour les joueurs d'un niveau de pratique de division d’honneur, les séances à objectifs multiples permettront de réaliser un volume de travail important ou de maintenir les capacités acquises.
Attention : dans les séances à objectifs multiples, l'interaction entre les exercices est importante. Les actions d'un exercice pourront renforcer celles d'un autre ou inversement.
Un entraînement s'adressant à un joueur de haut niveau avec un nombre élevé de séances par microcycle sera à objectif unique car son efficacité de développement est supérieure.
Pour les joueurs d'un niveau de pratique de division d’honneur, les séances à objectifs multiples permettront de réaliser un volume de travail important ou de maintenir les capacités acquises.
Attention : dans les séances à objectifs multiples, l'interaction entre les exercices est importante. Les actions d'un exercice pourront renforcer celles d'un autre ou inversement.
Il
est bon de noter aussi l'importance de la variété des exercices dans une
séance de haute intensité à objectif unique. L'uniformité des moyens répétés
engendre une adaptation du sportif à l'effort subi et une lassitude ne
permettant pas de se "dépasser". Au contraire, des séries d'exercices
diversifiés dans leur forme mais pointant vers le même but permettent de
maintenir une aptitude mentale forte et augmente l'efficacité de la séance.
Données
pratiques
Cycle de reprise
Tout au long de ce
cycle, la filière aérobie est travaillée, tout d’abord en capacité aérobie puis
en puissance aérobie par la suite. La VMA prise en référence est celle obtenue
sur le Test Vameval.
Concernant la
qualité force, l’endurance de force est privilégiée en phase de reprise pour
ensuite voir s’intégrer un travail de pliométrie.
L’endurance
vitesse et la vitesse courte sont privilégiées pour ce premier cycle de
reprise.
Enfin, tout au
long de cette période pré-compétitive, une grande importance est accordée au
« Pack prévention ». En effet, par ce biais sont travaillé le
gainage, la souplesse active, le renforcement des ischio-jambiers, la
coordination et la proprioception.
Durant cette phase
de préparation, les équipes disputeront des matchs amicaux, le premier
intervenant au bout de 3 semaines de préparation.
Durant ce cycle de
reprise l’objectif était d’allier travail physique dissocié avec travail
physique intégrée (ou associé).
La dynamique des
charges ci-dessous présente l’évolution de l’intensité des séances, du volume
et du nombre de celles-ci.
Exemple de mésocycle
Voir le lien
ci-dessous :
La programmation
de cycle à été construite avec le responsable des équipes séniors au cours de
la préparation d’avant saison.
Ainsi, ce dernier
étant dans une dynamique d’intégration de jeune joueur dans les équipes séniors
et nous rejoignant dans la constatation d’un manque de vécu athlétique pour une
majorité de joueur, nous avons opté pour des cycles de développement à défaut de
cycle d’optimisation plus fréquent pour cette catégorie.
Les dominantes de
cycle mises en place cette saison sont :
- Capacité
Aérobie.
- Force
- Force - Vitesse
- Vivacité - Vitesse
La programmation fut adaptée en cours de
saison compte tenu des modifications de calendrier mais également en fonction
de nos exigences personnelles en liaison avec notre problématique de stage et
des délais de formation.
Comme nous pouvons
le constater, l’exemple de mésocycle comporte un volet « Charge de travail
théorique ». Ce volet à été mis en place à partir de janvier 2014, au
moment de la mise en place du suivi R.P.E (Voir partie : « Le suivi R.P.E, intérêt et mise en place »).
Exemple de microcycle
Voici l’exemple d’une
semaine type au sein de notre structure.
Le suivi RPE, intérêt et mise en place
La quantification de la charge
d’entrainement
«
Pour bien planifier, il faut d’abord bien quantifier. »
Pour atteindre nos objectifs, il est
primordial de bien planifier la saison. Les outils de mesure de la charge
d’entraînement vont bien évidemment nous aider dans cette démarche. Il existe
un certain nombre de méthodes qui peuvent être utilisées pour quantifier
l’entraînement en sport d’équipe tel que le football mais certaines peuvent
avoir des facteurs limitant dans cette activité.
Tout d’abord, il parait évident que la
difficulté d’une séance est influencée par l’intensité, la durée, le type
d’exercice (intégré, associé, dissocié), la météo, le stress non sportif
(travail, examens…), l’alimentation, le sommeil, la motivation, la fatigue
avant la séance.
Rappel
: Les indicateurs se calculent :
- En
volume: Nombres
de Kilomètres, séries, répétitions, en heures, tonnes.
- En
intensité : En
% de VMA, Vo2 max, % 1RM, RMS, Watts
- La charge = Q x
I / Récup
Certaines des techniques qui sont actuellement utilisées pour quantifier la charge d’entrainement dans les sports d’équipe nécessitent l’utilisation de cardio-fréquencemètres pour mesurer la fréquence cardiaque (FC) ou de GPS tel que le Polar Team 2 / logiciel Prozone ou le système Amisco.
Le
problème majeur, c’est que ces appareils sont souvent onéreux et les clubs
amateurs n’ont pas le budget (4000 euros), ils demandent un haut niveau
d’expertise technique, et l’analyse des données nécessite beaucoup de temps,
chose qui est extrêmement précieux à notre niveau de pratique.
D’autres
méthodes existent aussi comme :
- L’observation directe : Méthode efficace mais
difficile à réaliser pendant un entrainement collectif, l’entraineur ayant
d’autres préoccupations. (Hopkins, 1991).
- Un cahier d’entrainement: mais les analyses sont
difficiles à compiler (Hopkins, 1991).
- Les marqueurs Biologiques : onéreux, contraignants
et pas adapté au niveau amateur.
- TRIMP (Bannister) : Durée x (FC exercice/FC repos /
FC Max – FC de repos). Nécessite des cardiofréquencemetres et est inapplicable
pour les exercices de type Force/Puissance/vitesse (Hopkins (1991)
La méthode R.P.E
Dans le cadre de
notre stage au Diplôme International de Préparation Physique où l’objectif est
la présentation des moyen mis en œuvre pour l’amélioration d’une qualité
physique, nous avons en parallèle décidé d’étudier le contrôle et le suivi de
la charge d’entrainement.
Nous avons donc décidé
d’utiliser la méthode RPE (Rating of Perceived Exertion) ou Note de
fatigue perçue développé par le Docteur Carl FOSTER en 1996 pour plusieurs
raisons :
La
méthode RPE est basée sur le ressenti subjectif de la difficulté de l’effort.
Elle nécessite que chaque joueur donne sa perception de la difficulté de
l’effort (RPE, Rating of Perceived Exertion) à chaque séance
d’entraînement, pour chaque partie de la séance (échauffement – forme jouée,
travail athlétique, jeux …) avec une mesure de la durée de chaque partie (en
minutes).
Dans l’idée de découvrir cette méthode,
nous avons opté pour la mesure de la séance dans son intégralité (note
globale), dans un souci d’allègement du traitement des informations.
C’est au moment de la trêve hivernale qu’ont
été rassemblés une majorité de joueur durant un moment convivial. Nous leur avons présenté le dispositif de
suivi et son intérêt pour leur pratique et nous avons établi un tableau (Voir plus loin) qui permet de rassembler les
données pour séance et match.
Pour
remplir les données de cette fiche, le joueur doit dans les 30 minutes qui
suivent la fin de la séance répondre à la question : « Comment as-tu
ressenti la séance ? ».
A partir de cette question, le joueur envoie une note sur une page « Facebook » (Prépa-physique Crépy Foot) créé spécifiquement, avec comme repère l’échelle modifiée de Borg (voir ci-dessous) :
La charge d’entraînement est ensuite calculée en
multipliant l’intensité de la séance par la durée effective de séance (en
minutes).
Charge d’Entraînement CE = RPE de la séance x durée
(min)
Par exemple, pour calculer la charge d’entraînement
pour une séance de 70 minutes effective avec un joueur ayant donné une RPE
suivante :
RPE = 7
Séance : 70’
La CE = 7 X
70 = 490 Unités Arbitraires (U.A)
La charge d’entrainement de la séance est de : CE = 490 UA
Le
Choix de la méthode RPE en football amateur
Nous
avons choisi cette méthode RPE pour plusieurs raisons :
- Il y a aussi une relation entraineur – entrainé basée sur la
confiance qui s’installe avec un dialogue du ressenti de la séance intéressant
notamment dans la notion de feedback.
- Elle ne nécessite pas de mesure
de la FC max et de réévaluation régulière, elle tient compte de la fatigue psychologique
et de manière scientifique il a été validé qu’il existe une très forte
corrélation entre la RPE et la méthode score TRIMP (méthode de calcul de la
charge par la FC).
- Elle permet de contrôler tout types d’efforts (efforts continus, intermittents, force, vitesse, compétition.)
- Elle permet de programmer les charges d’entraînement,
de les ajuster quotidiennement pour respecter les charges prévues.
En
effet, un joueur qui le dimanche n’aurait joué que 30 minutes et aurait donné
une RPE de 5, aurait alors un travail individualisé le lendemain ou lors de la
séance suivante. Cet ajustement permet l’individualisation de la charge et
éviter le désentrainement. Inversement, un joueur qui aurait un signe important
de fatigue liée à une RPE élevée pourrait avoir un travail allégé afin de
récupérer et « décharger » des efforts fournis.
- Elle nous permet de contrôler les perceptions
individuelles des charges d’entraînement par les joueurs et de suivre la
périodisation de l’entraînement.
- Elle nous permet aussi d’optimiser la
performance et de jouer un rôle préventif et diminutif des risques de blessure
tout en détectant le risque de surentraînement.
Le but de la
méthode RPE est d’améliorer la planification et d’atteindre de meilleures
performances individuelles et collectives, mais également de jouer un rôle
préventif à l’égard de la santé du joueur.
Les
avantages de la méthode RPE
Diversité
de mesure selon les activités d’entraînements
La
méthode RPE mesure les différentes activités de l’entraînement et ne
différencie pas l’échauffement, le travail athlétique, technique ou
technico-Tactique ou la stratégie.
Possibilité
de détection précoce du surentraînement
Plusieurs
études et notamment celle de Rietjens montrent qu’avec la méthode RPE, il est
possible de détecter de manière précoce le surentraînement chez les sportifs.
Possibilité
de quantifier des séances mixtes
La
méthode RPE permet de quantifier les séances mixtes qui couplent travail
Physique (PMA, Force, Vitesse…) et techniques / tactique et/ou
stratégique. A savoir qu’avec 3 séances par semaine, il parait important en
amateur d’établir des séances mixtes plutôt que spécifiques notamment en
période de compétition.
Le
contrôle des charges réalisées par rapport aux charges prévues
Nous pouvons tirer
de nombreuses informations à partir du contrôle des entraînements des joueurs
par rapport à la charge prévue dans la programmation. En effet, en contrôlant
le niveau d’adéquation entre la charge programmée et la charge réellement
perçue par les joueurs, nous tentons de mieux maîtriser l’intensité et la durée
des entraînements. Il arrive ensuite à déterminer si l’entraînement a été
conduit correctement, si les joueurs sont fatigués ou n’ont pas récupéré de la
charge précédente (notamment le match) etc. C’est la qualité d’adaptation du
staff qui fera la différence dans ce cas précis.
Ci-dessous, voici
l’outil de contrôle de la charge d’entrainement utilisé. Exemple de nouveau du
mois de février afin d’avoir une corrélation avec les autres tableaux
présentés.
Au vu des avantages précédemment cités et
des données pratiques, cela permet de s’apercevoir de l’intérêt de la méthode
pour un préparateur physique mais aussi pour un entraineur qui pourra adapter
ses choix en fonction des ces données qui s’ajoutent à d’autres données
(techniques, comportementales …).
Pour
finir, L’évolution de cette méthode serait de quantifier les exercices de la
séance et non pas que la séance brut, afin de répertorier des exercices, jeux
et situations (analytiques ou intégrées) et de leur donner une valeur de RPE.
Ce qui permettra après quelques mois d’avoir une batterie de jeux et
d’exercices quantifier qui permettra de construire notre future programmation.
De plus l’analyse serait plus fine et plus
proche de la réalité.